Dans sa décision n°1902844/4 – 2 du 16 juillet 2020 le tribunal administratif de Paris a apporté une importante contribution à ce qu’il convient d’entendre par motifs d’ordre affectif pouvant, dans des circonstances exceptionnelles, caractériser l’intérêt légitime requis par l’article 61 du code civil pour déroger aux principes de dévolution et de fixité du nom.
La requérante avait fait du changement de son prénom et de son nom la bataille de sa vie. Elle avait obtenu relativement facilement son changement de prénom, mais le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, avait opposé un refus à son changement de nom. Bien conseillé dans sa démarche par son avocat, elle a obtenu le changement de nom qu’elle sollicitait suite à la décision du tribunal administratif de Paris. La Chancellerie n’ayant pas fait appel, la décision devait devenir définitive.
Changer de nom
En effet, la juridiction a jugé que le fait de s’être vu imposer un changement d’identité lors de l’adolescence, lequel a eu des répercussions psychologiques, justifie d’un intérêt légitime à changer de nom.
Compte tenu notamment de l’absence de toute filiation connue, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, ne saurait opposer à la requérante le choix du nom X au motif qu’il serait phonétiquement identique à celui qu’elle porte, et alors que Mme Y fait également part de difficultés liées au port d’un nom à connotation catholique, religion à laquelle elle n’adhère pas.